L’insatisfaction chronique et le TDAH

Se sentir insatisfait, est-ce que c'est quelque chose que tu vis souvent?

Tu sais, cette sensation qu'en fait, tu n'as pas vraiment de raison de ne pas être heureux.se, pas non plus franchement déprimé.e, juste insatisfait. Et la culpabilité qui va avec, surtout quand tu tombe sur du contenu qui te rappelle gentiment que tu es vraiment chanceux.se d'avoir ce que tu as. 

En tant que tel, ta situation n'est pas catastrophique. Même que peut-être qu'en fait ça va plutôt bien! Et cette boule dans le fond de ton ventre, qui te donne l'impression que tu n'en fais jamais assez, que tu es toujours en retard, que tu devrais être ailleurs, que le monde s'attends à tellement plus de toi, que toi, tu attends tellement plus de toi!

Un peu partout dans ton quotidien, les traces de ce mal-être te rappelle que ce que tu penses est vrai. La pile de linge sale, la vaisselle dans l'évier, les factures en retards, les 10aines de courriels non-lus, le plancher taché, bref, la vie. Dans la maison des autres, c'est tellement, non? Eux, ils ont une belle maison propre, un travail épanouissant, ne cris jamais après leurs progénitures, vont religieusement à la bibliothèque chaque semaine, et mangent que du bio-sans-sucre-en-vrac-maison, non?

L'insatisfaction chronique est un concept en psychologie qui explique cette sensation de ne pas être content de sa vie, sans être franchement déprimé.e ou en burn-out. C'est une plainte que je vois souvent dans ma pratique avec laquelle je suis moi-même familière. 

Ça n'est pas exclusif au TDAH. Avec l'hyper exposition aux médias sociaux qui ne contiennent que des images ultra filtrées camouflée derrière un semblant de vérité, il est bien difficile de ne pas penser que notre quotidien est fade et dépriment en comparaison. 

Mais chez l'adulte TDAH, on ajoute plusieurs défis. La difficultés d'accès aux fonctions exécutives, qui sont le centre de commande du cerveau altère la gestion des tâches au quotidien. De plus, on ajoute un historique de vie souvent difficile où la personne s'est vu humiliée, rabaissée, exclue à cause de sa façon différente de fonctionner. Elle c'est fait dire des centaines de fois qu'elle est paresseuse, que si elle essayait plus fort, elle pourrait tellement faire plus, que c'est dommage de gaspiller autant de potentiel, qu'elle manque de motivation. Elle a fini par intégrer une image d'elle-même négative. 

De plus, le TDAH s'accompagne très souvent du perfectionnisme. Au lieu de reconnaitre l'effort fait, le perfectionniste TDAH ne voit que ce qui lui considère comme imparfait, et s'en sert pour banaliser le résultat. 

Je vais te donner un exemple dans ma vie personnelle. 

J'ai fait un bac à l'UQAM en kinésiologie. J'ai terminé en 2005, 1 an en retard. C'était un bac de 90 crédits, d'une durée de 3 ans. Ça m'en a pris 4. Dans ma tête, toutes mes heures d'études, tous mes cours, tous mes examens, tous mes travaux, mes stages, ma cote R de 3,2, ça ne vaut rien. Je n'ai pas de quoi être fière parce que je n'ai pas fait le processus dans le temps requis. 

Dans la réalité, d'avoir pris 1 an de plus ne change absolument rien. J'ai eu mon bac, avec une très belle moyenne. Mais le perfectionnisme me fait faire un hyper-focus sur ce que je crois qui n'est pas adéquat, et je m'y accroche pour me prouver que j'ai raison de penser que je ne suis bonne à rien. C'est familier?

(T'inquiète pas pour moi, je vais bien. Je sais que mon cerveau me joue des tours)

Si tu transporte ce genre de filtre dans ton quotidien, tu vas développer une insatisfaction chronique. 

Je te propose 5 stratégies pour contre-balancer ton cerveau et travailler à avoir un regard plus juste de ta réalité.

1- Défini clairement tes objectifs

Un objectif est clair si tu sais où, quand, comment, avec qui et pourquoi. Plus il est précis, plus tu vas savoir quand tu l'as atteint. Plus il est vague comme, je veux me sentir bien dans mon corps, plus les chances que tu reconnaisse que tu l'as atteint sont de 0. Les TDAH, on a tendance à déplacer l'objectif dès qu'on s'en approche. 

2- Écris un journal de fierté

Je sais le nom est pourri. Je trouve juste pas d'autre nom, ok? Le principe est simple: tu écris 3 choses dont tu es fier.re par jour. Ça doit être 3 choses pour lequel tu as du faire un certain effort. Et oui, ça peut être prendre ta douche. C'est dur de prendre sa douche pour un TDAH, ok?

3- Fais la différence entre plaisir et satisfaction

Le plaisir immédiat est motivée e par un désir de dopamine. Les envies que ton cerveau génère que tu regrette possiblement après.... Apprend à faire la différence entre ce qui est satisfaisant sur le coup, mais pas sur le long terme et sur ce qui te procure vraiment un plaisir agréable. J'ai souvent envie de manger des oréos, mais chaque fois que j'en mange, je feel tout croche après. Je préfère de loin prendre le temps de faire des biscuits maison, avec plein de chocolat!

4- Augmente ta production de sérotonine et d'endorphine

Ces 2 neuro transmetteurs sont associés avec une plus grande perception du bonheur. Et magie, ils sont produit par le fait de bouger, de gérer ton stress, de manger de bons aliments, de vivre des moments agréables avec d'autres personnes. Prend le temps de prioriser dans ton quotidien des moments qui favorisent la chimie du bonheur!

5- Planifie des moments de plaisirs intentionnels

Assure-toi que tu as des moments dans ta semaine où tu vas intentionnellement avoir du plaisir! Ça peut être d'aller au cinéma, voir un spectacle, aller marcher dans un beau parc, écouter de la musique, jouer avec tes enfants, aller au resto, faire l'amour, bref, ce qui te procure un plaisir sans rechercher la productivité!

Tu peux aussi écouter l'épisode 69 du podcast pour avoir plus de détails!

Ta coach TDAH

Amélie

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