Pourquoi je ne joue plus sur ma tablette

J’aime jouer à des jeux sur mon iPad. De petits jeux simples, vraiment pas difficiles, sans réel but, juste celui de gagner le tableau et de faire progresser l’histoire. Si tu ne connais pas, je joue à June’s Journey. J’ai aussi exploré plusieurs autres jeux, comme les merge quelque chose et autres formules.

Depuis un certain temps, j’observe que je termine mes journées avec une sensation de ne pas vraiment avoir fait grand-chose. Celles où je travaille, ou j’ai des rencontres à 9h, ça va. Je n’ai pas vraiment le temps de me perdre dans un jeu. J’ai un horaire assez serré si je veux avoir le temps de faire ce que je veux faire avant ma première rencontre.

Mais celles où je n’ai pas de clients le matin sont une autre histoire. Mon discours interne me joue des tours en me racontant l’histoire que je me fais plaisir, que je l’ai bien mérité, mais surtout que je vais m’y mettre plus tard. Spoiler ici, je ne m’y mets pas plus tard. Je passe mon avant-midi à me promener dans l’iPad, dans mon cellulaire, à chercher la chose que je n’ai pas encore faite, en attendant que mon jeu se débloque.

Plus la journée avance, plus j’ai honte. Je me dis que mon époux travaille comme un fou pendant que moi, je fais la larve sur le divan. Je me dis que j’ai tellement de chose a faire, que je devrais être en train de faire autre chose, que je suis vraiment nulle, que je ne suis pas vraiment un exemple pour mes clients, que si je travaillais plus, je ferais plus d’argents, j’aurais plus de clients. Que je devrais être en train de m’entraîner, pour perdre plus de poids et que si je perdais du poids, je serais plus belle et …… Je ne t’amènerai pas plus loin dans la noirceur de mes pensées.

Je termine ma journée désorganisée, frustrée contre moi-même et impatiente envers ma famille.

Mais ce qui me trouble le plus dans tout ça, c’est que l’objectif du début de la journée était de me faire plaisir, de me faire du bien. Je n’ai réellement rien fait qui me fait cet effet. Oui, j’ai eu un petit kick de dopamine le matin, mais ça, c’est rapidement transformé en frustration d’en vouloir toujours plus pour étouffer la honte et la culpabilité que je ressens. Tout effort de contrôle me semble insurmontable et je reste prise dans ce cercle peu gratifiant.

En janvier 2024, j’ai décidé de ne plus jouer à June’s Journey. J’ai aussi choisi de ne plus faire de recherche sur mon cellulaire ni de consulter Pinterest. J’ai également coupé la télévision en soirée. Un peu drastique, mais je voulais observer ce que ce retrait des écrans allait faire sur moi.

Premier constat: Je dormais mieux. Vraiment mieux. Ça faisait super longtemps que je n’avais pas été aussi en forme.

2e constat: le craving des écrans a diminué beaucoup plus rapidement que je m’y attendais. En quelque jour c’était fini.

3e constat: Je me suis remise à faire des choses que je n’arrivais plus à faire comme lire des romans, faire un petit projet de rénovation, jouer à un jeu de société avec mes enfants. Ce fut une belle surprise de constater que les activités que j’aime, mais que je n’arrivais plus à faire parce que ça me demandait trop d’efforts reprenaient leur place naturellement.

L’expérience ne s’arrête pas là. En bonne curieuse, je voulais savoir si je pouvais jouer à mon jeu de façon raisonnable. J’ai déterminé que 30 min était raisonnable. Je me suis outillée, minuterie, moment précis, règles claires.

Au début, ça a bien fonctionné. 30 min, puis fini. Mais tranquillement, sans réellement je ne m’en rende compte, j’ai commencé a m’accorde des passe-droits. J’ai eu une belle journée, je me récompense, blablabla. Et puis, le reste des envies ont repris leur place. Pinterest, google, consultation des courriels 100 fois par jour. 1 mois et je n’ai plus envie de lire. 1 mois et tout est soudainement beaucoup plus difficile.

Ou je m’en vais avec mon billet aujourd’hui?

Je ne l’écris pas pour te convaincre d’arrêter de jouer à June’s Journey. Je veux t’inviter à être curieux.se. Observe les journées qui vont bien et celles qui sont plus difficiles.

Que fais-tu de différent?

Est-ce que tu me fais croire que tu as le contrôle ou en fait, tu n’en as pas vraiment?

Est-ce qu’il y a une action qui change le déroulement de ta journée?

Quand on a un TDAH, on a un cerveau qui a une tendance à la dépendance. Il cherche ce qui procure facilement de la dopamine et va chercher à te faire reproduire les actions faciles et payantes. Or, souvent, celles-ci sont satisfaisantes sur le moment, mais pas sur le long terme.

J’en suis venue à la conclusion d’effacer le jeu de mon iPad. C’est une décision que je trouve frustrante, mais que je sais qui est beaucoup plus alignée avec celle que je suis!

Tu peux écouter l’épisode 88 du podcast sur le sujet!

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